Couverture du comic-book Gladstone's School For World Conquerors. On y voit des enfants en costumes bariolés autour d'une planète entrain d'être détruite.
© Image Comics

Bavardage #32
———————————
Gladstone's School
For World Conquerors

Author Photo

Paprika

Rédactrice Comics, LDVELH et Synthwave

Publié le 29 Juin 2024

Format — VO
Editeur — Image Comics
Scénario — Mark Andrew Smith
Dessin — Armand Villavert
Couleur — Carlos Carrasco / Andre Poulain / Pommes / Rodrigo Avilés
Lettrage — Fonografiks / Thomaus Mauer
Genre — Super-Héros / Science-Fiction / Ados
Particularités — 198 pages — $15.99

La sonnerie retentit, vous vous pressez dans les couloirs en espérant que votre retard ne soit pas aperçu. Lorsque vous arrivez, l'amphithéatre est bondé et il y a plus d'élèves que de place. Tout en bas sur l'estrade, une minuscule succube rouge lance d'une voix forte :

" Bienvenue à l'école Gladstone pour conquérants planétaires ! Ici vous allez apprendre à vous battre, a écraser des civils et à sortir des punchlines capables de faire chialer sa mère au plus fort des super-héros ! Comme dirait un certain directeur d'école... Bad is Good ! Alors ouvrez vos sacs et sortez votre manuel !"

Mummy girl qui soupire de satisfaction alors que la cloche de fin de cours sonne.
© Image Comics

Super Scolarité

Aujourd'hui je sors des clous et je vous propose un truc qui date mais que j'avais kiffé sa race. Mais c'était enfoui dans une étagère et je dois avouer que j'en avais oublié jusqu'à son existence. ( C'est ça quand on a pas loin de deux mille comics...) Alors vu que je suis retombée dessus en faisant la poussière, je l'ai relu et c'est toujours aussi chouette. C'est une publication " Image Comics" de Mark Andrew Smith au scénario et Armand Villavert aux dessins, accompagnés d'une poignée de coloristes ( comprenant une barquette de pommes ?!). Je me souviens que c'était un achat à l'aveugle dans la mesure ou je ne connaissais personne dans l'équipe créative et en dehors d'une illustration et d'un pitch, c'était le flou total. Et bien m'en a pris puisque j'ai passé un excellent moment de lecture !

En regardant bien les noms sur la couverture, le nom du scénariste me parlait plus ou moins et je me demandée si il n'avait pas fait d'autre comics entre temps. ( après vérification, il semblerait qu'en dehors de cette série, non.) C'était avant tout le style graphique qui m'avait attirée à l'époque. Je trouvais qu'il y avait une sorte de touche " dessin animé pour ados" et je n'aurais pas été surprise pour un sou que ce soit adapté en long métrage d'animation ou en série d'animation. C'est un truc qui a plus de dix ans maintenant et d'autres tomes sont sortis, je pense me procurer la suite afin d'en savoir plusparce que la façon d'aborder le sujet m'avait beaucoup plu.

Un super-héros et un super-vilain qui se connaissent se font face à face dans l'espace. Le vilain demande au héros comment vont sa femme et ses enfants.
© Image Comics

Super Mensonge

Ashu Gladstone était un super-vilain de bas étage aux talents de magicien mais il n'a jamais rien accompli de glorieux, se faisant toujours coincer par des gentils et ratant ses coups, même les plus élaborés. Il décida qu'il vaudrait mieux dispenser son savoir à une nouvelle génération. Dans ce but, il rassembla des enfants de super-vilains qu'il commença à former. Mais le jour ou un différent l'opposa à un autre super-vilain, Ironside, ce dernier figea Gladstone dans une statue et prit le relai en tant que directeur d'école. Maintenant, des générations de jeunes super-vilains déterminés à vaincre les super-héros font leurs classes entre ces murs. Cours de monologue, de magie ou encore de simulation de combat, ils sont préparés à tout.

L'une des choses qu'ils adorent, ce sont les combats à la télévision. Ils y assistent religieusement mais derrière ça, il y a une terrible vérité : Les combats sont truqués.

Une trève secrète se tient entre les super-vilains et les super-héros. Il y a bien longtemps lors d'un conflit majeur, ils furent obligés de trouver un accord mais en échange ils auraient des produits dérivés, des dessin-animés et des jouets. Donc les enfants sont élevés dans le secret et la vérité ne leur est apprise que lorsqu'ils sont en âge de comprendre. L'autre problème c'est que plusieurs super-vilains sont dégoûtés de cette situation et veulent mettre fin à cette trève mais le puissant Tribunal des Super-Vilains veille bien à ce que le secret perdure. La situation aurait pu continuer pour toujours mais Kid Nefarious fait une découverte. Il existe des comic-books où les parents des enfants perdent tout le temps, ce qui est impossible selon eux. Fermement décidés à ce venger du super-héros qui les aurait tous vaincus, ils se rendent chez lui...

Les parents de Kid Nefarious songent au futur de leur fils.
© Image Comics

Vilaine Vérité

J'avais un peu peur à la relecture parce que ça faisait un bail que je ne l'avais pas lu et mes goûts ont naturellement évolué depuis le temps mais c'est avec un petit soupir de soulagement que je l'ai refermé à la dernière page. Le dessin est toujours bien mais je trouve le rendu de la colorisation un poil trop simpliste. Je sais que le comic s'adresse probablement à des ados, mais je suis convaincue que certains passages auraient gagné avec un peu plus de détails à l'encrage et à la colorisation. C'est très fun et ça se lit facilement. Je ne savais d'ailleurs pas que ça avait continué, je pensais que c'était l'un de ces titres publiés puis oubliés faute de public/ventes. Le storytelling est un peu convenu, il y a quelques exceptions par endroits mais j'aurais sincèremnt apprécié une vraie prise de risque graphique. J'avais l'impression que le dessinateur avait des idées à plusieurs reprises mais qu'il y avait une forme de bridage laissant une impression de restriction dans la narration visuelle.

Le postulat du scénario m'avait vraiment piqué l'intérêt à l'époque et encore aujourd'hii, même si c'est un peu téléphoné, je trouv ele concept très intéressant et j'adorerais voir ça dans d'autres titres ou alors une version plus mature et sérieuse du sujet. Je n'ai pas pu m'empêcher de faire le parallèle avec moi quand j'étais gosse et que je croyais que le catch, c'était des vrais combats ! ( Ouais j'étais pas l'ampoule la plus lumineuse de la boîte si vous voyez ce que je veux dire...) et transposer ça au principe des super-héros ça me fascine. Avec le recul ça me fait penser que j'ai accroché au film d'animation " MegaMind" pour cette raison aussi. Maintenant que je sais qu'il y a un tome deux a " Gladstone's School For World Conquerors" je vais me commander ça à l'occasion parce que je suis vraiment curieuse de voir ce que va faire l'auteur de son scénario. La fin du tome un laissait supposer un gros fil rouge et ça m'emballe un peu moins mais je suis plutôt bon public alors je tenterais l'aventure de toute manière !

Un extra-terrestre vers avec des antennes montre sa nouvelle arme en citant tous les types de rayons inclus.
© Image Comics

Synthèse Téléologique

Si vous vous posez la question, ça reste un bon comic très sympathique sur un thème intéressant et assez peu abordé par le medium au final. ( Ou alors c'est moi qui ne vois pas tout passer tout simplement, j'ai pas les fonds et le temps pour lire absolument tout ce qui est publié emoji d'extraterrestre vert qui tire la langue) Je suis aussi un peu surprise que le titre n'ai pas rencontré plus de succès que ça, il y avait amplement de quoi susciter de l'intérêt et de rassembler des fans. Peut-être que le ton ado n'aura pas séduit le public ? Mais une série d'animation pourrait peut-être palier à ça mais si c'est pas un succès en papier je vois mal une adaptation a l'écran. C'est vraiment dommage parce que j'ai trouvé dans "Gladstone's School for World Conquerors" un charme que j'ai rarement vu ailleurs.

Le passage dédié à Scott McCloud qui est une lettre d'amour assumée au média est vraiment top et plutôt bien ancré dans le récit, amenant un nouvel élément à l'intrigue. La romance est un peu trop prévisible à mon goût, malgré le genre assumé du comic-book. Le cast est assez varié. Le passage avec le jardinier me laisse un peu perplexe, ça n'a pas l'air d'être leur première session d'école et pour autant que de l'exposition soit nécessaire, c'est un peu comme un cheveu sur la soupe dans ce cas. ( Le jardinier est un ancien super-vilain et les mômes sont surpris de la voir, un ancien combat télévisé l'ayant déclaré comme mort.) Le combat final aussi est assez bizarrement écrit, mettant un peu la crédulité des ados en porte-à-faux du scénario. Donc c'est pas parfait mais comme je l'ai déjà dit, je vais rempiler pour le tome deux et voir si l'auteur aura su mettre en pratique son scénario de façon durable pour me faire aller jusqu'au T.3 !


© Image Comics