© Oni Press / EC

Bavardage #37
———————————
Cruel Universe #1

Author Photo

Paprika

Rédactrice Comics, LDVELH et Synthwave

Publié le 10 Novembre 2024

Format — VO
Editeur — Oni Press
Scénario — M. Kindt / C. Bechko / C. Condon / B.H. Winters
Dessin — Kano / C. Yarsky / J. Case / A. Topilin
Encrage — Kano / C. Yarsky / J. Case / A. Topilin
Couleur — Kano / M. Atiyeh / J. Case / B. Peer
Lettrage — R. Starkings / T. Smith
Genre — Mature / Science-Fiction / Violence
Particularités — Single Issue — 40 Pages — $4.99
Temporalité — 2024 — Pixel Age

"Nous sommes en l'an 3024, vous circulez en orbite basse autour de ce qui était autrefois la Terre. Mais après la catastrophe du réchauffement climatique, des guerres et de la pollution, elle est inhabitable pour les dix prochains milliers d'années au minimum. Vous contemplez les ruines de ce qui fût autrefois les serveurs de ChatGPT et le complexe de refroidissement des serveurs de Xitter et une forme de mélancolie vous envahit. Vous vous appuyez contre l'immense hublot en plastacier et, tandis que quelques larmes coulent sur vos jous, vous tapez légèrement du poing en murmurant : "cruel univers..."

© Oni Press / EC

Science Bizarre

Ah EC comics... Nan, j'déconne j'en ai déjà parlé dans "Eptaphs From The Abyss". Je vais pas en rajouter une couche mais je vais plutôt me pencher sur Oni Press cette fois-ci parce que je réalise que j'en ai jamais causé comme j'ai pu causer de Archie Comics par exemple. Mais juste avant je vais relever que pas mal de monde dit "EC Comics" ce qui est un peu idiot parce que EC voulant dire "Entertaining Comic" les gens disent donc "Entertaining Comic Comics" ! Oui, les gens font le même truc avec "DC" mais je leur en veux pas !

Je connais Oni Press depuis que j'ai vu dans PREVIEWSworld, le catalogue mensuel de comics, que c'était eux qui publiaient "Invader Zim. Il m'a fallu du temps pour que quelque chose de chez eux me botte mais avec le temps je prends régulièrement des trucs chez eux. Mon dernier coup de coeur avant la resurrection d'EC, c'était "Morning In America" qui était vraiment très sympathique. "Black Metal Omnibvs" de Spears et BB aussi m'a fait bonne impression. Je sais aussi que c'est eux qui publient "Courtney Crumrin" et "Scott Pilgrim". Donc sans être leur plus fervente lectrice, je ne suis pas insensible à leurs publications ! N"tant pas experte, je vous donne donc un petit extrait Wikiped'.

Wikipedia (2024) : Oni Press est un éditeur indépendant américain de comics. Fondée en 1997 par Bob Schreck et Joe Nozemack à Portland (Oregon) cette société s’est diversifiée et publie également des romans graphiques, artbooks...

© Oni Press / EC

Dans le turfu

Après avoir ramené le titre horrifique "Epitaphs From The Abyss" qui est une modernisation de "Tales From The Crypt", ils se penchent sur le pendant moderne de "Weird Science" sobrement intitulé "Cruel Universe". Ici pas de gardien de la crypte ou de présentation, simplement plusieurs récits courts qui se suivent en traitant de sujets de science fiction, aussi bien sur Terre dans un futur proche qu'un futur lointain dans l'espace. Ici aussi, l'essence même de ce qui a fait le succès du comic-book initial est toujours présente.

"The Champion" nous montre le destin d'un humain enlevé par les extra-terrestrese et envoyé sur une planète pour être gladiateur aux côtés d'un dinosaure.

"Solo Shift" se penche sur les effets temporels d'un trou noir tandis qu'une tragédie amoureuse a lieu en orbite. C'est un peu prévisible mais c'est très intéressant comme questionnement./p>

"Drink Up" est un délicieux interlude à peine satirique de la course à la consommation en se penchant sur l'histoire d'un milliardaire à la recherche de la vie éternelle...

Pour clore ce premier numéro,"Priceless" nous montre un futur proche où il est possible de vivre des expériences par procuration. Vous souhaitez vivre un truc sensationel sans bouger de votre canapé ? Quelqu'un avec un module fera ça et vous pourrez ensuite télécharger son expérience dans votre tête !

© Oni Press / EC

terreur traditionnelle

Je suis très conquise par ce titre également. Je n'attendais rien de particulier si ce n'est un "Weird Science" revisité et c'est exactement ce que j'ai eu. Là-dessus pas de mensonges ni d'arnaque. Comme "Epitaphs From The Abyss" c'est une resurrection réussie sur toute la ligne pour ma part. La première histoire, "The Champion" est ma favorite du lot. J'ai trouvé que la narration de Matt Kindt (Auteur de "Mind MGMT") était maitrîsée et efficace. J'ai vraiment de l'admiration pour ces auteurs capables de faire un récit clair et concis en quelques pages tout en racontant une bonne histoire. Le trait artistique de Kano était parfait pour ce récit de science-fiction.

"Drink Up", par Chris Condon (scénario) et Jonathan Case (dessin) était également très savoureux. Le clin d'oeil à Lovecraft était sympa et la dose d'ironie qui a conclu le récit m'a vraiment laissé une très agréable impression. En refermant le numéro, j'avais passé un excellent moment de lecture.

© Oni Press / EC

Synthèse Téléologique

Oni Press a réussi à me convaincre une seconde fois de la qualité de leur revival d'EC. Il est dorénavant certain qu'ils pourront compter sur moi lors de la parution de titres ultérieurs. "Epitaphs From The Abyss" est une ongoing mais je sais qu'Oni Press va conclue "Cruel Universe" après cinq numéros puis va publier "Cruel Kingdom" et un titre policier/crime en 2025. Je suis contente de voir un tel vivier de talents à qui on laisse quelques pages pour s'exprimer. Le principe même d'EC perdure à travers ces titres et on sent que c'est l"oeuvre de passionnés et d'amoureux du genre et non pas une énième acquisition sans âme par un gros groupe afin de presser l'argent des fans nostalgiques aux lunettes rosées gluées sur la tronche.

J'ai sincèrement hâte de découvrir les autres titres de la gamme. Certains critiqueront peut-être parce que ce n'est pas exactement comme les publications d'époque avec leur style réaliste et leur pléthore d'artistes mais je pense qu'il fallait moderniser pour publier ça afin de ne pas s'enfermer dans un carcan de publication archaique. Le monde moderne ne cesse de changer et d'évoluer, se mettre à la page avec ce genre de choses est primordial si on veut réussir à survivre sous peine de ne rester que des reliques passéistes. Pour ceux qui tourvent que les originaux "taient mieux, il y a des rééditions. Nous sommes en 2024, plus de 50 ans après leur dernière parution. Ce n'est que justice de s'être transformé sur la forme, le fond reste identique. Il faut réussir à voir plus loin que le bout de son nez culturel et ouvrir son esprit aux choses nouvelles qui empruntent beaucoup au passé.


© Oni Press / EC